Les invités: Florence Bettschart-Narbel, députée PLR, et Loïc Hautier, président des Jeunes PLR vaudois, ne veulent pas de l’initiative cantonale sur le remboursement des soins dentaires.

Vous avez aimé la LAMal? Vous allez adorer l’assurance dentaire obligatoire! En effet, l’initiative sur laquelle nous nous prononcerons le 4 mars applique, à l’instar de la LAMal, le mécanisme de l’assurance publique universelle au domaine de la santé. Les initiants formulent d’ailleurs des promesses identiques à ce que professaient jadis les promoteurs de cette loi. Or, nul ne peut ignorer le résultat vingt ans plus tard: une explosion des primes aux dépens de la classe moyenne, conjuguée à une mise sous tutelle politique de notre santé.

«Utilisé à mauvais escient, le mécanisme de l’assurance publique universelle se révèle une arme néfaste et sournoise, a fortiori dans ce domaine»

Utilisé à mauvais escient, le mécanisme de l’assurance publique universelle se révèle sans surprise une arme néfaste et sournoise, a fortiori dans ce domaine. Ainsi en est-il de l’assurance dentaire obligatoire soumise au vote, véritable usine à gaz qui siphonnerait inutilement l’argent des assurés par la couverture des petits risques.

De fait, l’initiative limite expressément dans son texte la couverture aux «soins dentaires de base» à l’exclusion des grands risques, tels que les couronnes ou les implants. Autrement dit, nous conserverions à notre charge toutes les interventions complexes, à savoir les plus chères – sans oublier une franchise annuelle –, en échange d’une pression fiscale accrue et d’une ponction d’un montant équivalent à une, voire deux primes supplémentaires par an et par personne salariée.

Les primes d’assurance-maladie que nous payons actuellement ne sont-elles pas une preuve suffisante de nos erreurs passées dans ce domaine? De toute évidence, cette initiative ne profiterait à strictement personne. Pire, elle nous nuirait assurément et ne fonctionnerait qu’à l’aide d’une nouvelle machine administrative!

Sans douter de la bonne foi des initiants – après tout, l’enfer est pavé de bonnes intentions –, l’assurance dentaire obligatoire n’aurait donc d’autre effet que de poursuivre le processus initié par la LAMal consistant à aspirer les revenus de la classe moyenne, soumettre la santé de chacun au contrôle politique de quelques-uns, pourfendre le personnel soignant pour mieux louer les technocrates; bref, d’imposer la relation État-patient – débarrassée du médecin – comme horizon indépassable d’un mirage social.

Nous invitons les Vaudoises et les Vaudois souhaitant enrayer ce processus et s’éviter une nouvelle ponction sur leur pouvoir d’achat à refuser l’initiative «Pour le remboursement des soins dentaires». Il est grand temps de revenir à une médecine humaine et abordable!

24heures – 26.02.2018

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